Les prêtresses d'Altaïr by Gilles Milo-Vacéri

Auteur:Gilles Milo-Vacéri [Milo-Vacéri, Gilles]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Thriller - Policier
ISBN: 9782374536552
Éditeur: Les éditions du 38
Publié: 2019-03-21T23:00:00+00:00

Chapitre XI

— C’est complètement dingue, ce que tu vas faire ! s’écria Michel.

Ils étaient installés à la terrasse d’un bar, dans le centre-ville de Vence. Il était dix heures du matin et le gendarme ne décolérait pas. Angelina le laissait parler, consciente qu’elle prenait un risque, mais opposait à son courroux une sérénité de façade qui devait l’agacer un peu plus encore.

— Calme-toi, on va finir par attirer l’attention, dit-elle, à mi-voix.

— Tu n’es même pas armée ! C’est… c’est une connerie, bon Dieu !

Elle fit signe au garçon et commanda une seconde tournée de cafés.

— Écoute, on a retourné le problème dans tous les sens cette nuit. Le seul moyen de savoir ce qui se passe là-dedans, c’est d’y entrer et pour ça, je ne vois qu’une solution.

Il la fixa d’un regard furieux. Rossi ne lui laissa pas le temps de répliquer.

— Tu pourrais me complimenter sur ma tenue, non ? Même moi, je ne me reconnais pas.

— Ouais, c’est clair ! maugréa-t-il. On pourra graver sur ta tombe que tu es morte dans une jolie robe de chez Dior. Super ! T’en as d’autres comme ça ?

Elle ne retint pas son sourire.

— Arrête. Je n’ai pas les moyens d’acheter du Dior et c’est la seule toilette que j’avais pour rentrer dans le personnage. En plus, je suis équipée radio, si j’ai un souci, je te sonne.

— Tu parles ! Je vais rester dehors et si tu as besoin de moi, je rentre comment ? Je saute à pieds joints par-dessus le mur de 2,50 mètres ?

Angelina étendit ses jambes devant elle avant de les croiser.

— Je me fais passer pour un chef d’entreprise dans la com, je demande les tarifs, je jette un œil et je ressors. Si c’est une secte, je le saurai tout de suite, fais-moi confiance !

Il rouvrait la bouche quand elle ajouta.

— Presque huit ans comme commandant à la DGSI, affectée au contre-espionnage, c’est formateur pour les infiltrations. Ce n’est pas la première fois que je mène ce genre d’opération.

Elle agita sa longue chevelure et lui sourit.

— Comment tu me trouves en rousse ? Je te plais toujours ?

— Non, fit-il, ferme et catégorique, avec une parfaite mauvaise foi.

Elle haussa les épaules et fouilla dans son sac.

— Que cherches-tu ?

— Je vérifie ma fausse carte d’identité. Ah, la voilà !

Il lui arracha des mains.

— Charlotte de Montorgueil ? Tu parles d’une couverture ! Ça pue le faux blaze à des kilomètres à la ronde !

Elle ne perdit pas sa belle assurance.

— Rigole ! Cette carte a été établie par mon ancien service. C’est un vrai faux, avec une personne derrière et tout ce qu’il faut à l’état civil. Bref, ça résistera, même à un examen approfondi. Allez, fais-moi un sourire, s’il te plaît !

Desplanques avala son expresso d’un trait et reposa sèchement la tasse.

— Accepte au moins une arme ! Si jamais c’est vraiment une secte, tu sais bien que les gourous s’entourent de gros bras et ils ne font pas dans la délicatesse.

Le regard de l’enquêtrice devint glacial.

— Les mecs, ça ne me fait pas peur. Et t’inquiète ! Je connais mes limites.

L’officier renonça. Il soupira et se détendit peu à peu.

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